19/09/2010

Prête aux baisers résurrecteurs

Vicky Cristina Barcelona


A cause de toi j'ai des pansements à chaque doigt mes ongles sont rongés plus qu'ils ne devraient et ma peau se craquèle comme un désert dont tout le monde se fout
A cause de toi j'ai des larmes sur les lèvres et je ne me souviens pas de les avoir versées J'ai honte du sel de mes yeux de la couleur de mes cheveux J'ai peur d'être amoureux
Mon énigme mon point d'interrogation J'ai tenté de comprendre les réponses les questions j'ai tenté de te connaître du par cœur du par être J'ai voulu savoir quel goût ça avait d'être toi A cause de toi Je voulais savoir ce que tu mangeais le matin ce que tu buvais à l'apéritif ce que tu écoutais dans le tram je voulais sentir ton after-shave sur l'oreiller te regarder te raser les fesses moulées dans un short de sport gris souris Je voulais t'embrasser au coin d'une rue te serrer contre moi sur un banc au mois de mai et même pour tous les autres mois pas jusqu'à la fin des temps enfin comme tu veux ça me dérange pas et boire du thé jusqu'à l'ivresse jusqu'à paresse jusqu'en Grèce Te faire l'amour sur un canapé poussiéreux et tomber sur le plancher avoir mal me réveiller C'est un rêve n'est ce pas c'est un cauchemar je vais me réveiller J'ai le cœur secoué comme des maracas c'est beau l'espagne tu m'en diras des nouvelles moi je veux plus voyager c'est toi ma nacelle mon avion mon aile mon petit bateau mon cargo mon chapeau mon loto mon numéro mon imbroglio mon one and only mon favori mon canari mon mari mon tsar mon toi mon moi moi moi regarde ce que tu fais de moi à cause de toi


(Je connais ton secret par cœur / Toutes les portes de ton empire / Celle des yeux celle des mains)

5 commentaires:

  1. exactement le type de texte que j'adore ; tu es vraiment douée Annabelle, tes mots me prennent aux tripes très souvent.

    "A cause de toi j'ai des larmes sur les lèvres et je ne me souviens pas de les avoir versées J'ai honte du sel de mes yeux de la couleur de mes cheveux J'ai peur d'être amoureux(...) Je voulais t'embrasser au coin d'une rue te serrer contre moi sur un banc au mois de mai et même pour tous les autres mois pas jusqu'à la fin des temps enfin comme tu veux ça me dérange pas et boire du thé jusqu'à l'ivresse jusqu'à paresse jusqu'en Grèce Te faire l'amour sur un canapé poussiéreux et tomber sur le plancher avoir mal me réveiller C'est un rêve n'est ce pas c'est un cauchemar je vais me réveiller "

    ce genre de texte, piqué au vif, un peu brouillon tout en étant parfaitement ficelé, je suis fan. je me reconnais dedans. c'est ça la force de l'écriture ; être capable de partager des sentiments à travers des lettres de l'alphabet. j'trouve ça assez dingue mais ce partage, j'le trouve extra. merci pour ce joli écrit.

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  2. Je suis médusée, j'ouvre la bouche, je sais que ce n'est pas moi, certains mots me le disent, mais je m'identifie à l'écrivain, je suis dans sa tête, je ressens un peu la brûlure des pansements sur les doigts et des ongles déchiquetés. Et j'ai peur d'être amoureuse ;)

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  3. Le partage n'est pas toujours conscient et voulu. Ecrire pour éviter d'exploser, ça reste quand même un partage ; tu transmets à tes mots ce que tu ne veux/peux plus garder pour toi.

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  4. Tu as enlevé tous les points.
    <3

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  5. Non non, pas histoire vraie (heureusement)

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