21/08/2012

Facile





« Il lui embrasse le flanc, et puis, sans appuyer, comme on fait s'ébranler une jument favorite, il recommence. Elle reprend conscience avec un sourire épuisé, comme une femme sauvée de la noyade. […] Elle n'est jamais assouvie. Elle ne veut pas le laisser tranquille. Elle retire ses vêtements, et elle l'appelle. Une fois cette nuit-là et deux fois le matin, il s'exécute, et entre-temps il reste éveillé dans le noir, les lumières de Dijon vaguement reflétées au plafond, les boulevards muets. C'est une mauvaise nuit. Des bancs de pluie passent. De lourdes gouttes résonnent dans la gouttière, devant leur fenêtre, mais eux sont dans un colombier, eux sont des pigeons sous les tuiles. Tout autour d'eux la pluie tombe. Eux sont couchés au creux de la plume, ils respirent doucement. »
(Un sport et un passe-temps, J. Salter)




...J'avais corné la page trop tôt. Je fais toujours tout trop tôt.