11/03/2013

Derniers poèmes d'amour





(Aujourd'hui s'est écrasé sur nous
a inondé les yeux muets
appesanti et morne sur les quatre mains
Ni hier et ni demain
J'ai tout perdu j'ai tout gâché
Mon géant de terre et de miel
La capuche lourde de rêves et de pierres
Sa bouche comme un carcan
emprisonne l'air et la mer
C'est la gorge sèche que je remplace
Un homme qui n'a rien à envier
Et je trace dans la glace
Le vilain mot : désormais)

Le 26 février, à sept heures du matin, je remonte la rue Sainte Catherine en faisant l'inventaire de tous ces petits riens.
Ton rire en cascades comme un gazouillis d'oiseau heureux.
Le chic que tu as d'être toujours en retard.
Ta tendance à te perdre dans une ville, qu'elle soit nouvelle ou connue.
Ta façon bien à toi de fermer les yeux quand tu manges quelque chose de particulièrement bon, en faisant tournoyer ta petite cuillère en l'air, comme une révérence.
La moue que tu fais quand tu trompes d'accord sur ma guitare sèche.
Ton accent qui te trahit et dont tout le monde se moque.
Et les mots que tu inventes, qui me font toujours rire.
Ta bouche qui s'ouvre pour gober les premiers flocons de neige, comme un gamin.
Ton grain de beauté au milieu du dos.
Tes lunettes qui te vieillissent beaucoup trop.
Les phrases absurdes que tu répètes en boucle quand tu es ivre.
Ton réveil que tu ne mets jamais à heure fixe, toujours 7h26 ou 10h42 (tu m'expliques pourquoi mais je ne t'écoute pas, je me rendors déjà).
Les chansons que tu chantes sans connaître les paroles.
La fumée qui te pique les yeux.
Ta maladresse légendaire.
Et tes idées qui changent tous les jours.

(Désormais je sais ce que je risque
Maintenant je sais ce que je perds)

Chante, chante, ne me dis pas adieu
J'ai beau me taire en dedans, je ne veux pas que tu t'en ailles
(è l'estate pazzo che non finirà mai)