16/01/2011

De solitude en solitude vers la vie


Et le bleu parfait du ciel agite ses cicatrices. Les avions. Ils le transpercent de part en part. Je te vois et tu pars, mes yeux te cherchent.
Je te vois et tu pars : tu es côté hublot et tu penses à moi au décollage. Tu demandes un thé à l'hôtesse. Elle n'est même pas jolie, le thé même pas chaud. Le pilote a un horrible accent bavarois, tu réprimes un fou rire et tousse tant bien que mal. Ton voisin parle turc dans son sommeil.
Je te vois et tu pars : tu oublies de mettre ta ceinture pour l'atterrissage, tu voulais d'abord finir ton chapitre. L'avion c'est bien le seul moyen de transport où tu peux lire sans avoir la nausée. L'hôtesse de tout à l'heure te tend un bonbon citronné pour ne pas avoir les oreilles qui se bouchent. Tu fais rouler la sphère sucrée sous les vagues de ta langue, tu la fais cogner contre tes dents de devant. Du hublot tu te perds dans le coton.
Tes lèvres s'étirent en un sourire. Tu rentres chez toi.

Je te vois et tu pars... Mais dis, tu ne voudrais pas rester encore un peu... ?


Je suis fille d'un lac qui ne s'est pas terni / D'un ciel limpide et bleu jusqu'à mes pieds tranquilles / Et fille d'un printemps qui ne finit jamais

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